Petit lexique pour bien choisir les vins de votre mariage
2 juin 2020
«Si le vin manque, il manque tout.»
... dit le proverbe latin. Bon, on en rajoute un peu, c’est vrai. Mais avouez qu’un mariage en France sans quelques bonnes bouteilles, ça paraît assez étonnant, voir un peu fade pour certains d'entre nous. Comme un 8 décembre à Lyon sans lumignons sous les fenêtres.
Et choisir les vins de votre mariage, c’est minutieux, ça créé des débats, chacun y va de sa préférence et de ses conseils. Le père de l’un ne jure que par le Bourgogne tandis que la soeur de l’autre veut à tout prix lui faire adopter ce Languedoc qu’elle a découvert pendant les vacances.
Choisir c’est renoncer. Et c’est compliqué, surtout quand on ajoute aux critères goût / prix / origine celui de l’écologie. Ces dernières années ont vu naître de nouvelles appellations difficiles à décrypter : vin bio, biodynamique, nature… Prenez votre plus beau verre à pieds, on vous emmène faire le tour de tout ce lexique pour que vous puissiez concocter une carte des vins de votre mariage aux petits oignons.
Le vin conventionnel
Bon, on ne va pas y aller par quatre chemins. Le vin traditionnel, de table ou grand cru, est d’abord réalisé à partir de vignes traitées aux pesticides. Puis lors de la vinification, on y ajoute de nombreux intrants chimiques. Aujourd’hui, les viticulteurs peuvent choisir parmi plus de soixante-dix produits autorisés, comme la colle de poisson (et non ! le vin n'est pas vegan...). Ces additifs agissent en tant que conservateurs ou exhausteurs de goût par exemple. Le plus célèbre d’entre eux c’est le dioxyde de soufre, plus communément appelé sulfite. C’est d’ailleurs le seul dont la présence doit obligatoirement être mentionnée sur les bouteilles - si elle est supérieure à 10mg/L, sans en préciser la quantité exacte. Mais les sulfites sont aussi utilisés que controversés. En effet, ils protègent le vin de l’oxydation et empêchent le développement des bactéries. Ils sont l’origine du mal de crâne post soirée arrosée et peuvent provoquer chez certaines personnes de graves réactions allergiques. La teneur maximale autorisée est de 150mg/L pour le vin rouge et de 200mg/L pour le blanc et le rosé… Pour en savoir plus, on vous invite à consulter cette enquête de Franceinfo.
Face à ce manque de transparence, certains viticulteurs ont heureusement décidé d’adopter des démarches plus naturelles, pour le plaisir et la santé des consommateurs...
Le vin bio
Prenez garde : l’appellation est trompeuse. D’abord parce que lorsque vous voyez la mention “Agriculture Biologique” sur une bouteille de vin, cela signifie généralement que seul le raisin est bio. Ensuite, le vin biologique ne concerne que les récoltes réalisées depuis 2012 et est soumis à une réglementation européenne. Il est obtenu à partir de vignes non-traitées, mais peut être vinifié à l’aide de certains additifs comme la gomme arabique, les levures industrielles… Et les sulfites. Dans la limite de 100mg/L. C’est toujours mieux que rien, mais peut-on vraiment parler de concept “biologique”.
Le vin biodynamique
Ici pas de réglementation officielle, juste une démarche inspirée des travaux d’un philosophe autrichien, Rudolf Steiner (1861-1925). La principe est le suivant : s’appuyer sur des notions psychiques et spirituelles pour travailler la terre dans le respect de la faune et de la flore. Aucun pesticide donc, seulement des préparations à base de plantes médicinales et le suivi des “rythmes cosmiques” pour entretenir les vignes. En général, les doses de soufre utilisées sont également inférieures à celles du vin conventionnel ou biologique. Sorcellerie disent certains ; nous on pense que c’est toujours moins nocif de boire des infusions plutôt que des produits chimiques. Petite astuce : tournez-vous plutôt vers des certificateurs reconnus comme Demeter et Biodyvin.
Le vin naturel
Bon, là ça se corse. Plus on se rapproche du vin nature, moins la définition est précise. Chaque association possède son propre cahier des charges et il est très difficile de s’assurer de la qualité “naturelle” du produit. Plus de transparence certes, mais moins de réglementation…
Dans l’idée, la fabrication du vin nature repose sur les mêmes principes que les deux précédents mais sans aucun intrant chimique ni techniques visant à altérer sa vie bactérienne. Les vignerons vendangent à la main et s’efforcent d’être le plus respectueux possible du vin comme de l’environnement. Côté soufre, la doses maximale tolérée est de 30mg/L (40mg/L pour les blancs et rosés). Certains poussent leur démarche encore plus loin en proposant des vins S.A.I.N.S. : Sans Aucun Intrant Ni Sulfite. C’est à dire sans sulfites ajoutés (car le sulfite est naturellement présent dans la vin, en toute petite quantité).
Comment s'y retrouver ?
Vous l’aurez compris, la production du vin naturel est basée sur un principe de transparence. Tous ne possèdent pas de certification Demeter ou A.B. par exemple, car celles-ci sont payantes et certains viticulteurs ne se retrouvent pas dans leurs cahiers de charges. En fait, quand on y réfléchit, ce sont ceux qui s’efforcent de cultiver du raisin bio manuellement et de le vinifier sans additifs qui doivent payer (cher !) leur petit logo. Tandis que les producteurs de vins traditionnels continuent de polluer tranquillou bilou.
Alors certains s’en passent volontiers et préfèrent afficher clairement leur démarche directement sur les étiquettes de leurs bouteilles.
Pour bien choisir les vins de votre mariage, rien de mieux que de s’adresser directement à son caviste et de lui faire confiance. Il faut garder l’esprit ouvert, ne pas se limiter aux Appellations d’Origine Contrôlée (A.O.C.) et se laisser tenter par ces nouveaux vins de table aux noms farfelus qui cachent souvent de quoi surprendre les palais de vos invités.
Pour savoir comment déguster et conserver votre vin naturel dans les meilleures conditions, on vous invite à suivre les conseils de Vinibee.
Crédits : Folks Story - Unsplash