Ophélia + Julien :
notre mariage écoresponsable dans le Beaujolais #1
5 novembre 2020
Ça y’est, nous sommes mariés. 2 ans de préparation et une crise sanitaire plus tard, nous y voilà enfin. Certain.e.s d’entre vous le savent très bien : se marier en 2020 s’est avéré être plus qu’un challenge, un vrai combat. Si nous avons eu la chance – non sans angoisse ni doute - de pouvoir maintenir la date initiale de notre union, il aura fallu s’armer de patience, de ténacité et d’optimisme pour vivre le mariage que nous avions imaginé dès le départ. Alors voilà, il est temps de vous raconter… Et si l’on commençait par le commencement ?
Cet article est le premier d’une série dédiée à notre mariage éco responsable. La suite sera disponible très vite dans la rubrique Les marié.e.s green.
Notre histoire d'amour
En septembre 2011, je quitte mon Lyon natal pour la première fois et je débarque à Grenoble, pleine d’appréhensions. Assise au fond de l’amphi, j’observe d’un œil semi-inquiet semi-hilare le BDE de seconde année qui exécute une chorégraphie peu aboutie sur l’air d’In The Navy afin de nous annoncer notre soirée d’intégration. Je ne le sais pas encore, mais 9 ans plus tard je vais épouser l’un de ces matelots amateurs.
Après quelques péripéties au rythme de nos soirées étudiantes, le 8 décembre – jour de la Fête des Lumières à Lyon, un signe ! – nous décidons ensemble que nous voulons entamer une histoire sérieuse. On se connaît à peine, nos camarades sont un peu dubitatifs, mais on s’en fout. Et le destin nous le rend bien. Plus les semaines et les mois passent, plus on réalise que nous avons beaucoup en commun : la passion des vacances au ski et des soirées raclette l’hiver, le sens de l’amitié, l’amour de la bonne bouffe, l’envie de voyager puis de vite retourner auprès de nos proches… Les étoiles s’alignent, c’est évident et naturel.
Depuis, il y a eu le retour à Lyon, l’adoption d’Odile le chat, des soirées avec les copains, des diplômes, le travail, des voyages, des projets, une maison, des travaux, des fous rires, des bons dîners, encore des voyages, encores des projets… La vie quoi. Parfois on n’est pas d’accord, parfois on se dispute, mais on en ressort toujours plus forts, parce que l’amour et le respect que l’on se porte sont inconditionnels. C’est aussi simple que ça.
La demande
Le mariage, on en parle très rapidement, c’est quelque chose qui nous fait envie à tous les deux. Principalement parce qu’on adore faire la fête et que la simple idée de réunir autour de nous tous nos proches nous donne envie de danser le Mia. Ceci étant dit, Julien n’a pas l’air pressé, alors je patiente (en complotant avec mes cops pour qu’elles lui tendent la perche mouhahaha).
Finalement, un samedi d’automne, alors que nous passons le week-end ensoleillé en amoureux dans le Piémont, je découvre qu’il a loué un petit bateau à moteur pour se balader sur le lac d’Orta. Après le déjeuner, on remonte à bord pour rejoindre l’Isola di San Giulio, puis soudainement, il coupe le moteur et cherche quelque chose dans son sac. C’est là, au beau milieu de l’eau calme, avec le soleil comme seul témoin, qu’il pose un genou à terre, me tend l’écrin noir où se cache la précieuse puis me pose enfin la question. Émue, je laisse échapper d’entre mes lèvres tremblantes un oui à peine plus audible que le souffle du vent. Le temps s’arrête, et pendant qu’il me passe la bague au doigt je prie pour que cette image reste à jamais gravée dans ma mémoire.
Pourquoi un mariage eco responsable ?
Comme beaucoup d’entre vous, Julien et moi sommes inquiets pour l’avenir de notre planète, mais aussi convaincus que nous pouvons agir à notre échelle. C’est pour ça que depuis quelques années, on a adopté un mode vie plus respectueux de l’environnement : on essaie de consommer local et bio, de réduire nos déchets, notre utilisation du plastique et notre consommation de viande, d’acheter moins de vêtements, d’utiliser des cosmétiques plus naturels… Un combat quotidien que – il est important de le rappeler – notre situation personnelle et financière nous permet de mener. On est loin d’être parfaits mais on avance, petit à petit.
Lorsque nous avons commencé à imaginer notre mariage, le souci de notre impact environnemental s’est donc imposé comme une préoccupation majeure. Et très vite, nous avons mesuré les difficultés auxquelles nous allions devoir faire face pour rester fidèles à nos valeurs. C’est d’ailleurs de ces réflexions qu’est née l’idée de ce blog...
DISCLAIMER
Je crois qu’il est nécessaire de rappeler ici que la notion même d’éco-responsabilité est assez relative et peut se traduire sous différentes formes. Chacun peut adopter des comportements écologiques et éthiques selon ses ressources, mais surtout selon les valeurs qui lui sont chers. Comme souvent dans la vie, c’est une question de prisme. Appliqué au mariage, le concept est identique : notre mariage éco responsable ne ressemble pas forcément à un autre, parce que tel ou tel élément était plus ou moins important à nos yeux.
Ceci étant dit, certains éléments nous ont personnellement servi de fil rouge pour organiser notre green wedding :
-
- Réduire au minimum les déplacements des invités
- Préférer les achats de seconde main au neuf
- Limiter les déchets plastiques
- Privilégier la production française
De la même façon, nous avons fait certains choix qui pourraient paraître peu responsables aux yeux de certains mais qui nous tenaient très à coeur. Nous avons notamment refusé de réduire notre liste d’invités : 220 personnes pour le vin d’honneur, et 170 pour la soirée (enfants compris). On avait toujours imaginé un grand mariage, et même si l’écho des « c’est pas très écolo tout ça hein ! » entendus ici et là résonne encore, on a assumé ce choix et fait en sorte de compenser par d’autres moyens.
D’autre part, nous nous sommes fait la promesse de ne pas ni culpabiliser ni nous restreindre. Préparer notre mariage devait à tout prix rester une source de joie et d’amusement, pas une tannée ou une excuse pour s’auto-flageller à coups de fouet d’algues bio.
La papeterie
Le Save The Date
La première étape et l’une des plus réjouissante pour deux amateurs de graphisme comme nous ! On visualisait assez bien notre papeterie de mariage et j’ai fait appel à ma témoin pour peindre l’élément central de nos faire-part : une couronne de fleurs colorée à l’aquarelle. Ensuite, j’ai pris beaucoup de plaisir à choisir les typographies, créer notre tampon, tester la mise en page...
Nous avons envoyé un Save the date un an et demi avant le mariage : un simple recto-verso format A5, imprimé sur du papier recyclé (grammage : 270gr/m2) via VistaPrint puis glissé dans une enveloppe en kraft recyclé. On aussi créé un tampon tout mignon commandé chez Tamporelle pour personnaliser les enveloppes.
Tout le monde n’a pas forcément compris le principe du Save the date mais on n’a pas regretté parce que le confinement et la fermeture de certains bureaux de Poste au printemps dernier nous ont contraint à repousser plusieurs fois l’envoi de faires-part.
Le faire-part
Pris de court par le confinement, on a été obligé d’envoyer une première version par email pour les plus impatients, avec un visuel très basse définition pour rester le plus écologique possible. Pour l'occasion, on a créé une boîte email dédiée, que l'on va vider et supprimer une fois la galerie photos transmise à nos invités.
Ensuite, le montage des faire-part a occupé nos week-ends confinés… Chacun se composait de trois feuillets : un recto-verso carré à nouveau imprimé sur un papier recyclé chez VistaPrint, puis 2 feuillets rectangulaires imprimés sur du papier ensemencé Growing Paper. Le RSVP (80 gr) contenait des graines de coquelicots et l’invitation au dîner et au brunch (240gr), des graines de fleurs de champs. Les trois feuillet (ou deux selon les invités) ont été attachés à l’aide de ficelle de chanvre - spoiler alerte : c’était long… - puis postés avec une enveloppe kraft scellée de notre tampon mignon !
Les solutions que nous avons écartées : impression sur papier premium, étiquettes, sceau.
Le lieu de réception
Je crois que si je devais résumer notre quête du lieu de réception idéal, ce serait frustration. Julien avait à coeur de se marier dans la région qui l’a vu naître : le Beaujolais. Les bâtisses en pierres dorées, les vignes à perte de vue, les petites collines, les Alpes à l’horizon… Il n’a pas eu besoin de trop insister pour me convaincre, la Vallée d'Azergues m’avait déjà conquise depuis longtemps. Alors, pendant 3 mois on a cherché un lieu. On a visité une dizaine de domaines, la plupart étaient splendides, mais…
Oui, il y avait toujours un mais. Mais ça va nous coûter les yeux de la tête. Mais on nous impose le traiteur et même le DJ. Mais, à ce tarif là, ça manque d’équipements. Mais, mais, mais,... Un vrai casse-tête. Puis, un jour, au détour d’une conversation avec ma coiffeuse adorée, elle me parle des Maisons Familiales et Rurales (MFR) : des établissements associatifs de formation des jeunes et des adultes par l’alternance. Certaines MFR se situent dans des lieux incroyables, des châteaux et des domaines absolument canons, et louent leurs espaces pour des événements privés durant les week-ends et vacances scolaires.
C’est là qu’on découvre la MFR de Charentay aka le château de Sermezy. À peine les portes du domaine passées, on tombe sous le charme et nos inquiétudes s’évanouissent. Le grand escalier, le parquet, les moulures et les cheminées du château, la façade orange du chais, les immenses jardins à la lisière des bois… Tout nous plaît. Ajoutez à cela 75 couchages pour loger nos invités (la MFR est un internat) et un tarif bien plus que raisonnable, et nous voilà en train de signer en bas de la page.
En y repensant aujourd’hui, j’ai aussi la sensation d’être plus en phase avec moi-même éthiquement parlant en ayant choisi de louer un lieu associatif dédié à l’éducation et l’insertion sociale et professionnelle, plutôt qu’un domaine privé.
Au programme du prochain article : nos tenues, notre déco, notre wedding planner, notre cérémonie et notre dîner...
Éplingez cet article sur Pinterest et relisez-le quand vous voulez ! 📌
Crédits : Margot Raymond - La Sève (papeterie)